Gestion d’une plante exotique envahissante : Balsamine de l’Himalaya

Balsamine de l'Himalaya - PNRA

Contributeur

Parc naturel régional des Ardennes

Natura 2000

Publié le 25 septembre 2025

La Balsamine de l’Himalaya, Impatiens glandulifera, est une plante herbacée originaire d’Asie centrale et orientale. Arrivée en Europe en tant que plante ornementale dans les jardins, cette espèce est aujourd’hui caractérisée comme espèce exotique envahissante (EEE) puisqu’elle se développe rapidement et largement le long des cours d’eau qu’elle colonise.

C’est une plante qui s’identifie facilement par sa tige creuse rougeâtre pouvant atteindre jusqu’à 2m de haut. Ses fleurs variant du rose pâle au rose vif sont également caractéristiques du genre « Impatiens » avec un éperon fortement courbé sur l’arrière.

On la retrouve fréquemment sur les terrains naturels humides ayant subi des perturbations. Ainsi, les sols travaillés, les fossés en bord de route ou encore des gravières sont généralement colonisés. Les berges des cours d’eau sont également largement appréciées par cette plante.

Pourquoi surveiller l’évolution de la Balsamine de l’Himalaya sur les sites Natura 2000 ?

L’arrivée d’une plante à caractère envahissant dans un écosystème préservé peut modifier fortement les habitats naturels et donc impacter certaines espèces naturellement présentes. Sur la vallée boisée de la Houille, la Balsamine de l’Himalaya rentre par exemple en concurrence avec l’espèce de Balsamine autochtone appelée la Balsamine des bois, Impatiens noli-tangere.

Pourquoi est-elle si envahissante ?

La Balsamine de l’Himalaya dispose de plusieurs mécanismes de dispersion. Elle est capable de produire plusieurs centaines de graines par pied qu’elle peut éjecter à plusieurs mètres grâce à un ingénieux système de « catapulte ». Les fragments de tiges peuvent également donner naissance à de nouveaux pieds par bouturage. Installée au bord des cours d’eau, sa dispersion est également facilitée de l’amont vers l’aval grâce au transport des graines et des fragments de plantes par l’eau.

Une gestion initiée depuis 2020 sur un site Natura 2000 transfrontalier

La Balsamine s’est établie au début des années 2000 le long de la Houille et de ses différents affluents situés à l’amont en Belgique. C’est notamment du côté belge du bassin-versant qu’a été initiée la gestion de cette plante exotique envahissante. À ce jour, la Balsamine de l’Himalaya a presque totalement disparu le long des affluents belges grâce à un suivi méticuleux et à de nombreuses actions de gestion menées par le Contrat Rivière Haute Meuse (CRHM).

La gestion se poursuit désormais vers l’aval du cours d’eau avec les premières interventions sur le site Natura 2000 de la vallée boisée de la Houille depuis 2020. Effectuée en partenariat avec le CRHM sur la partie transfrontalière, la gestion consiste en l’arrachage des plantes de l’amont vers l’aval du cours d’eau. Ces interventions sont réalisées au début de la floraison afin d’éviter la montée en graine et donc la dispersion. Les résultats sont généralement visibles en quelques années. Pour cela, l’arrachage doit être méticuleux et aucun pied ne doit être oublié. Une surveillance accrue doit ensuite être menée pour s’assurer de l’absence de reprise de la station.